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Libération

«Bobo», champion du monde de la persévérance

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publié le 2 juillet 2001 à 23h58

En boxe, l'avenir se construit combat après combat. Chaque défaite renvoie au mieux à la case départ, au pire à la retraite sportive. Cette implacable logique est à peu près tout ce qui reste de noblesse à une boxe professionnelle où à peu près tout est désormais permis. En une vingtaine d'années, le boxon de la boxe a peu à peu habitué les combattants à se mouvoir en eaux plus ou moins troubles. Et si les boxeurs peuvent parfois tirer profit du chaos, ils n'en sont nullement responsables ou coupables.

Il en est ainsi du Français Julien Lorcy, comme des Américains, des Mexicains ou des Russes. Surnommé «Bobo», le léger gitan est redevenu hier champion d'un quart de monde, celui de la WBA (1), grâce à une superbe victoire aux points face au Japonais Takanori Hatakeyama, tenant du titre. A 29 ans, Bobo Lorcy a passé plus de la moitié de sa vie dans la boxe. Surdoué, il connut la gloire précoce, la défaite et les coups bas, qui vous donnent envie de raccrocher les gants vite.

Tour de douleur. Ce fut le cas aux J.O. de Barcelone en 1992, épilogue de sa carrière amateur, où il fut battu en quart de finale par un Allemand qui avait la faveur des juges. Ce fut encore le cas pour ses deux premiers échecs en championnat du monde, deux combats pour lesquels il était le seul o u presque à savoir qu'il n'avait pas échoué sur sa valeur. A chaque fois, il serra les dents, rempila pour un tour de douleur à l'entraînement afin de retrouver une opportunité de s'affirmer. Julien Lorcy a de bons