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Libération

La caravane passe, les spectateurs se lassent

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Villes traversées et public regrettent que le Tour soit devenu une grosse entreprise.
publié le 11 juillet 2001 à 0h03

Seraing (Belgique) envoyée spéciale

Le Tour de France se prête admirablement à la nostalgie. Mais les anciens n'ont pas forcément tort pour autant. «Avant, le Tour apportait la fête chez les gens. Maintenant, on les emmerde.» Avec vingt-quatre Tours au compteur, ce chauffeur a bien vu la joyeuse kermesse familiale, attendue impatiemment dans les bourgs, devenir une grosse entreprise programmée. Il faut dire que les quelques centaines de suiveurs d'antan sont devenus 5 000. Pour un peu, la course ne serait plus qu'un prétexte: les coureurs représentent aujourd'hui moins de 4 % de la population itinérante du Tour. Du moins, avant les premiers abandons...

Invasion. Alors, surtout quand l'étape s'arrête loin des grandes villes ou des centres touristiques, le passage du Tour a des airs d'invasion redoutable, avec les voitures garées pêle-mêle sur les trottoirs ou dans les espaces verts et les embouteillages interminables alentour. Les hôtels sont réquisitionnés à 50 km à la ronde dès le mois d'octobre, pour une seule nuit, au grand dam des vacanciers priés d'écourter leur séjour ou de revenir plus tard. Et les routes coupées deux heures avant le passage des coureurs obligent les habitants à rester cloîtrés chez eux. Sans parler des cantonniers, contraints de refaire le beau rond-point de géraniums et de pétunias, effacé pour la sécurité des cyclistes.

Place bouclée. Toute la vie locale reste suspendue au passage de la caravane. Richard n'en décolère pas. Fidèlement assis sur les ban