Tokyo de notre correspondant
Osaka «la mal-aimée» risque une fois de plus de justifier son surnom. La deuxième ville du Japon, capitale de la région du Kansai, considérée comme le poumon économique de l'archipel, croyait pouvoir triompher de ses vieux démons sur le tapis vert de l'olympisme. Son maire, Takafumi Isomura, avait prédit que sa candidature à l'organisation des JO de 2008 allait permettre à cette métropole dont le PIB équivaut à celui de Taiwan de «sortir enfin de l'ombre de Tokyo».
Iles artificielles. Las. Le délire d'infrastructures censé épater les experts du CIO les a laissés perplexes. L'idée centrale de la municipalité, qui propose d'accueillir la majorité des épreuves et le village olympique sur deux îles artificielles, Maishima et Yumeshima, n'a pas convaincu la commission d'évaluation. L'asphyxie urbaine légendaire de cette mégapole industrielle, les problèmes prévisibles d'embouteillages, le coût des futures installations pour une municipalité déjà surendettée valent à Osaka d'être relégué en queue de peloton, loin derrière Paris, Pékin et Toronto.
Takafumi Isomura et son équipe refusent néanmoins de s'avouer vaincus. Le maire et ses conseillers ont mis à profit ces dernières semaines pour raviver ce qui avait tant fait défaut: un semblant de ferveur populaire dans un pays resté indifférent jusque-là. Furieuse contre le gouvernement sortant, accusé de n'être pas monté au créneau pour défendre ses couleurs, la municipalité d'Osaka s'est empressée de courtise