Pékin de notre correspondant

Pékin n'a jamais connu une telle nuit. La soirée officielle de célébration, encadrée, policée, a très vite cédé la place à une authentique liesse populaire qui s'est prolongée très tard dans la chaude nuit pékinoise. Un rare espace de liberté qui, il est vrai, célébrait une victoire orchestrée de main de maître par le pouvoir communiste chinois. La ville entière s'est retrouvée dans la rue sitôt l'annonce du choix du Comité international olympique, retransmise en direct par la télévision chinoise à l'issue de... onze heures d'émission spéciale. Très vite, l'avenue Chang'An, les Champs-Elysées de Pékin, a été le théâtre d'un gigantesque embouteillage de voitures, de vélos et de piétons désirant tous se rendre place Tiananmen. Klaxon, cris de joie et drapeaux chinois chaudement applaudis à chaque passage : les Pékinois se sont retrouvés autour d'un sentiment partagé, la fierté.

Sur l'une des avenues menant à la place Tiananmen, un groupe de jeunes court en brandissant un immense drapeau chinois rouge frappé des cinq étoiles jaunes. Leur slogan : «Pékin, tu es magnifique !» Tous brandissent l'édition spéciale d'une page sortie en moins d'une heure par le Quotidien de la jeunesse de Pékin, avec un titre énorme en deux caractères chinois : «Pékin victorieux.»

Drapeau et McDo. «Ce soir, je ne me couche pas», jubile un homme au volant d'une petite voiture rouge bondée. Devant un hôpital, un groupe d'infirmières est sorti sur le bord de la route et agite de