Strasbourg envoyée spéciale
Les médecins d'équipes cyclistes n'ont pas bonne presse. Et pour cause: à chaque perquisition des NAS, la brigade des stupéfiants italienne, sur le Giro masculin, en juin, puis féminin, mercredi, on a trouvé des dopants dans leurs mallettes. Alors Jean-Jacques Menuet est sur ses gardes. A 45 ans, ce nutritionniste de formation, est, pour la troisième saison, le médecin de l'équipe française Cofidis. «Je suis les coureurs pendant 80 jours de course par an. Je suis payé en honoraires à la journée par le sponsor», précise ce médecin libéral qui exerce en ville le reste du temps. Il en a par-dessus la tête de la suspicion générale concernant sa profession qui ne compte pourtant pas que des Conconi ou des Ferrari, les Italiens à la réputation sulfureuse, sans même parler de feu le docteur Rijkaert, qui avait médicalisé le dopage à l'EPO des Festina jusqu'en 1998.
Méfiant de prime abord, Menuet décide de jouer la transparence. Pour la première fois, le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD) a encadré la pratique des médecins d'équipes sur le Tour. Ceux-ci sont autorisés à transporter des médicaments en quantité «raisonnable», à condition qu'ils ne soient pas interdits par l'Union cycliste internationale (UCI) et qu'ils soient rangés dans une réserve dont l'inventaire des entrées et sorties soit tenu au jour le jour.
Tiroir de cuisine. Le médecin français ouvre donc son ordinateur. Y figure la liste des médicaments de sa fameuse réserve,