à Tokyo
Après l'attribution des Jeux 2008 à Pékin, l'Asie sera-t-elle à nouveau honorée par l'olympisme? Depuis l'annonce de sa candidature à la présidence du CIO en avril dernier, le Sud-Coréen Kim Un-yong s'y est en tout cas employé. Pas un délégué des pays en voie de développement qui n'ait reçu soit un coup de téléphone, soit un message appuyé. En bon outsider, Kim Un-yong sait que son entregent et est sa meilleure carte. Surtout du côté du tiers-monde, dont cet ancien lieutenant-colonel à la réputation de barbouze - depuis son passage au sein des services de sécurités présidentiels à la fin des années soixante - entend se faire le porte-parole.
A 70 ans, l'ex-organisateur en chef des Jeux olympiques de 1988 à Séoul ne cache pas l'aspect «politique» de sa candidature, qu'il place sous le signe d'un «retour aux sources»: «Je ne suis pas candidat pour serrer des mains ou collectionner les médailles, nous déclarait-il à Séoul en avril. Le CIO a besoin de retrouver de la complicité, une envie de travailler ensemble. Or, depuis deux ans, le ressort est cassé. La suspicion l'emporte sur la solidarité.»
Kim Un-yong, il faut dire, plaide pour sa paroisse: prince des antichambres du CIO, artisan des compromis politico-sportifs, l'homme qui a fait du taekwondo (art martial) une discipline olympique a senti ces dernières années le vent du boulet de la «transparence» vantée par le Canadien Dick Pound et le Belge Jacques Rogge, ses deux principaux rivaux. Son nom a été cité à plusieurs