Menu
Libération

La Chine emportée par l'ivresse des Jeux

Article réservé aux abonnés
Après la désignation de Pékin pour les JO 2008, la presse se met à évoquer des évolutions politiques.
publié le 16 juillet 2001 à 0h05

Pékin de notre correspondant

La Chine n'en finit pas de se repasser les images de son grand moment de bonheur collectif de vendredi. C'est quasiment en boucle que la télévision nationale rediffuse l'annonce par Juan Antonio Samaranch de la ville qui accueillera les JO en 2008 : «Beijing !» Hier, le retour au pays de la délégation partie défendre la candidature chinoise à Moscou a donné l'occasion d'une nouvelle orgie de visages radieux, de drapeaux rouges agités, de danses du Dragon... Si la nuit de vendredi à samedi a été celle des Pékinois, ces millions d'habitants anonymes de la capitale qui ont pris possession de la rue pour une fête sans précédent, le pouvoir communiste a très rapidement tiré profit de ce succès retentissant. La plupart des journaux chinois publiaient samedi les photos de la liesse populaire, le Quotidien du peuple, l'organe du Parti communiste, privilégiait celle de Jiang Zemin, le Président qui s'efforce actuellement de se construire une image de troisième «empereur» de la Chine communiste, après Mao et Deng.

Chant de la résurrection. La propagande officielle attribue la victoire de Pékin à «la stabilité politique, la prospérité économique et l'harmonie ethnique sans précédents» que vit la Chine d'aujourd'hui. L'éditorialiste du Quotidien du peuple rappelle que Deng Xiaoping, le père des réformes économiques, avait dès 1990 souhaité que Pékin accueille les JO, attribuant ainsi à la réussite économique chinoise la reconnaissance internationale qui lui a