Face à l'avalanche de critiques et de soupçons corruption, dopage, argent roi, magouilles en tout genre d'autres seraient partis depuis longtemps. Forcés, contraints ou prudents. Par peur de la claque, du bruit désagréable de l'histoire quand elle revient en face. Ou écrite par des juges et des policiers. Mais pas lui. Pas le «Caudillo de l'olympisme», pas le «Manitou des JO», pas le «Vieux». Pas Juan Antonio Samaranch, élu à la présidence du CIO à Moscou un 17 juillet 1980, jour de son 60e anniversaire, qui cède enfin sa place, vingt-et-un ans plus tard, un 16 juillet 2001. La veille de ses 81 ans... à Moscou. Au crépuscule de sa carrière, c'est en artiste incomparable, en champion toutes catégories du rétablissement de situation que le petit homme en costume bleu au visage de Droopy quitte la présidence. A la veille de la 112e session du CIO, on pouvait s'interroger sur ce qu'il lui restait comme pouvoir, réel ou de nuisance, sur une assemblée dont l'immense majorité des membres est entrée sous son règne par cooptation: il était favorable à Pékin, la Chine a obtenu les Jeux 2008.
L'intuition du «sport-business»
Avec le «Vieux», le CIO est presque aussi bétonné que les côtes de sa Catalogne natale. Dieu sait pourtant que sur le curriculum vitae de Juan Antonio, marquis de Samaranch, depuis son anoblissement en 1992, il n'y avait pas de quoi nourrir la biographie d'un tel futur big boss du sport mondial. Il fut un honnête boxeur amateur, dans la catégorie poids plum