Chamrousse envoyée spéciale
Chaque année, les journalistes sont un peu plus nombreux à suivre le Tour. Pour cette édition 2001, l'organisateur a accrédité 650 personnes pour la presse écrite et 1 500 environ pour l'audiovisuel, techniciens compris. Comme il n'y avait plus que 166 coureurs après l'Alpe-d'Huez, ça fait beaucoup de monde sur le coursier. Le matin, aux abords des bus des équipes, ou le soir sur la ligne d'arrivée, c'est un peu l'écrase-pied.
Vitrine. Certains n'ont pas la patience d'endurer tous ces tracas et s'inventent un autre Tour. C'est le cas de Saturnin Piriquet. Ce journaliste, fictif mais dûment accrédité, signe une chronique quotidienne dans Vers l'avenir, le quotidien belge francophone de Namur. Xavier, son auteur, a choisi de chevaucher la fiction pour ne fâcher personne et mieux rendre compte au jour le jour du vélo, comme il tourne. «J'en ai fait un journaliste du Courrier de Pont-sur-Sambre, un endroit qui n'existe pas.» Il peut à loisir raconter les petites histoires du Tour. Mardi, Saturnin est ainsi allé interviewer Armstrong dans sa chambre. Le héros de l'Alpe-d'Huez lui a fort modestement raconté qu'il était là pour faire la promotion de son dernier ouvrage, Ma vie sur le vélo. On y apprend que l'éditeur de l'Américain lui a imposé de courir pour une troisième victoire dans le Tour, parce que c'est la plus belle vitrine des librairies de France depuis que Bernard Pivot a pris sa retraite.
Le rédacteur en chef de Xavier le lit attentivement. En g