Sarran envoyés spéciaux
Hier, l'Allemand Jens Voigt (Crédit Agricole) a battu son camarade d'échappée l'Australien Bradeley Mac Gee (Française des Jeux) dans l'étape Castelsarrasin-Sarran (229 km). Le peloton, franchissant la ligne plus de vingt-cinq minutes après, a bien failli terminer hors délais. Un peloton qui n'a jamais bougé une oreille, même quand sept échappés (Voigt, Mac Gee, Perez, Botcharov, Sorensen, Seigneur, Heulot) sortent au kilomètres 61 et comptent, au kilomètre 166, vingt minutes d'avance. Voigt, déjà porteur du maillot jaune à Strasbourg, et Mac Gee s'en vont au sommet de la côte Saint-Adrian. Quelques minutes plus tard, une chute met au tapis Heppener, Pozzi, Wauters, Montgomery et Garcia-Acosta, qui abandonnent. Thierry Gouvenou (Big-Mat Auber), pris dans cette chute, franchira la ligne la tête bandée tel Guillaume Apollinaire de retour du front. Voigt dira plus tard: «J'ai eu peur que Mac Gee simule comme Armstrong. Maintenant, on se méfie... Mais j'ai vu qu'il n'avait plus de jambes. Désormais, on dira: "Voigt? Ah oui! Cet Allemand qui a gagné à l'étape du Tour à Sarran."» Quant à ce pauvre Mac Gee, il a coupé la ligne en zigzaguant: «Je n'en peux plus. A deux cents mètres de la ligne, j'ai failli tomber de fatigue. J'ai eu un trou noir, je ne voyais plus rien. Mais Voigt était vraiment trop fort.»
Crispé. Des nouvelles du champion américain? Lance Armstrong va bien. Il supporte la chaleur. Il boit beaucoup. Mais n'est pas apprécié à sa juste valeur. I