Le 6 juillet 2000, Gérard Bourgoin accédait à la présidence de la Ligue nationale de football (LNF), qui est mandatée par la Fédération française de football (FFF) pour gérer le secteur professionnel. Propulsé par les représentants du «club Europe» ce lobby ultralibéral rassemble les dirigeants des grands clubs de D1 qui prônent une gestion individuelle des droits télévisés , Bourgoin entendait en finir avec la centralisation des droits et le partage des recettes. Un an après cette prise de pouvoir, son prédécesseur de 1991 à 2000, Noël Le Graët dresse le bilan de cette année et livre son sentiment sur la saison qui démarre.
Un an après votre éviction, quel regard portez-vous sur l'action de Gérard Bourgoin?
Cette année a plutôt été une année d'affaires. II n'y a pas eu de progrès, pas de recettes nouvelles, en tout cas pour la Ligue. Je croyais pourtant qu'on allait voir ce qu'on allait voir... Mais les dossiers n'ont pas avancé. La centralisation correspond à un texte de loi, rien n'a donc bougé. Concernant le partage, les dirigeants actuels n'ont pas non plus modifié l'organisation existante. Cela aurait créé un tollé, ils ont donc eu la sagesse de conserver ce que j'avais fait (1). Mais les patrons des grands clubs ne rêvent que d'une chose: discuter directement avec les chaînes de télévision. Après la Coupe du monde 2002, la Ligue aura à déterminer si la gestion des droits demeure centralisée ou si les clubs accèdent à la propriété des droits. Mais il serait bon que les quarante clubs professionnels français sachent tous dans quel sens va la Ligue.
L'attribution des droits pour les magazines télé hebdomadaires s'est faite dans la douleur. La reconduction du magazine dominical à TF1 a même suscité l'indignation de M6 (2).
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