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Libération

Bogota a lâché les armes pour le ballon rond

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publié le 31 juillet 2001 à 0h13

D'un extrême à l'autre. De la crainte à la joie. La Copa America, coupe des nations sud-américaines, s'est achevée par la victoire de la Colombie, pays hôte, par 1 but à 0 face au Mexique. L'équipe a été fêtée à Bogota, toute la nuit de dimanche à lundi. Une marée or, la couleur du maillot national, a déferlé dans la capitale andine après la remise du trophée. Le premier titre international jamais remporté par le foot colombien. Des centaines de milliers de personnes ont fait de cette victoire un triomphe populaire, arrosé à l'agriente (eau-de-vie) et à la rumba endiablée. «Ce succès pourrait aider à forger la paix en Colombie», espéraient les joyeux fêtards, voulant oublier, un court instant, trente-sept ans de guerre civile. Et souhaitant pour une fois prêter plus d'attention au tableau d'affichage (Colombie 1­ Mexique 0) qu'au bilan des affrontements entre le pouvoir, les guérillas et les cartels ­ 200 000 morts et une moyenne de 3 000 enlèvements par an.

Poing sur la table. La compétition avait pourtant débuté, le 11 juillet, dans la crainte et le doute. Après une série d'attentats à la bombe, qui avaient fait 12 morts et 208 blessés au mois de mai dans 4 des villes hôtes de matchs, c'est un nouveau kidnapping qui faillit tout remettre en cause, le 25 juin. Celui du vice-président de la Fédération colombienne de football, Hernan Meija, cheville ouvrière de l'organisation de la Copa America 2001 (Libération du 28 juin). Cet enlèvement a été imputé aux Forces armées révolut