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Libération

Girard et Del Valle pour une fausse ceinture mondiale

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publié le 4 août 2001 à 0h20

La WBA (World Boxing Association) va écrire, samedi soir à Marseille, un chapitre ridicule d'obscénité dans cette histoire contemporaine de la boxe professionnelle, qui pourtant n'en manquait pas. Sous un chapiteau installé sur la plage du Prado, le Français Bruno Girard disputera le titre dit mondial, labellisé WBA, l'une des quatre fédérations distribuant des ceintures planétaires. Girard affrontera l'Américain Lou Del Valle. Le combat sera âpre, acharné, peut-être beau, mais qui oserait soutenir, à part le vainqueur, qu'il s'agit là d'un «vrai» championnat du monde.

Machines à sous. A y regarder de plus près, la WBA a déjà un champion du monde dans cette catégorie (moins de 80 kg) fort prisée. En l'occurrence, l'Américain Roy Jones, qui détient également les titres de deux autres fédérations: WBC (World Boxing Council) et IBF (International Boxing Federation). La semaine dernière, Roy Jones, l'un des meilleurs boxeurs en activité, a conservé pour la énième fois sa triple couronne. Voilà le clownesque. La WBA, qui veut faire tourner les titres comme des machines à sous, décrète que Jones est «superchampion», déclare le titre «vacant» et se met en quête d'un champion tout à fait ordinaire.

Bruno Girard, de Romorantin (Loir-et-Cher), 30 ans, qui sera peut-être celui-là (s'il gagne samedi), n'est pour rien dans la situation ubuesque de la boxe professionnelle. Invaincu depuis 1995 (après onze ans de boxe professionnelle, il compte trois défaites en 42 combats), boxeur honnête s