Marseille envoyé spécial
La boxe est un sport épatant, dans tous les sens du terme, et ses arbitres sont des gens formidables. Samedi soir, dans l'enceinte (montée pour le beach volley) de la plage marseillaise du Prado, le combat opposant le Français Bruno Girard à l'Américain Lou Del Valle s'est conclu par un verdict de match nul.
Que l'Italien Renato Caddeo, le Vénézuélien Jesus Cova et le Panaméen Orlando Sam, mandatés par la WBA (World Boxing Association) pour noter le duel franco-américain, soient ici chaleureusement remerciés. En prononçant un verdict de parité, ils ont évité, différé serait plus juste, la mise sur le marché des horions d'un vrai-faux titre «mondial» de plus, celui des mi-lourds labellisé WBA (Libération de samedi-dimanche).
Après les fleurs, les épines. Ce verdict lèse Lou Del Valle qui, sur le ring, avait bel et bien remporté le combat. Certes, il y eut des jugements autrement plus scandaleux dans le passé, pour des combats avec des enjeux plus importants (1). Certes, Lou Del Valle n'a pas écrasé l'affrontement d'une domination indiscutable. Mais il n'en demeure pas moins que l'Américain pouvait s'estimer volé. Et il ne s'en est pas privé après la rencontre, s'interrogeant: «Mais qui sont ces juges?»
En boxant contre nature, attentiste et acceptant de prendre des coups, Bruno Girard a facilité la tâche de son adversaire, plus actif et donnant les coups les plus francs, dans la première partie du combat. Lorsque, «secoué» par son coin qui le voyait telle