Edmonton envoyé spécial
Edmonton, la ville de l'Ouest, est loin de Montréal la québécoise. Mais ce n'est probablement pas la distance et les rares vols directs qui expliquent l'absence du Montréalais Dick Pound aux Mondiaux de l'athlétisme. Le Canadien le plus puissant du Comité international olympique (CIO), patron démissionnaire de l'Agence mondiale antidopage (AMA) et directeur du marketing, n'a toujours pas digéré sa défaite lors de la désignation du successeur de Juan Antonio Samaranch. Le vainqueur et nouveau président du CIO Jacques Rogge, lui, a fait le déplacement. Et n'a pas manqué l'occasion de se montrer magnanime. «Dick a fait de l'excellent travail à l'AMA. Je lui ai demandé de revoir sa démission. C'est un homme d'expérience, extrêmement utile au Comité.»
Derrière l'hommage, les relations entre les deux hommes et les divers clans du CIO ne s'améliorent pourtant guère. Loin d'accepter son échec, Pound avait eu au contraire des mots très durs contre les «machinations» de Samaranch pour faire élire son favori, chirurgien en Belgique. Le Canadien s'en était pris à «l'eurocentrisme» de la plus puissante organisation sportive au monde. «Ils veulent coûte que coûte un Européen à la tête du comité et ils ont réussi à convaincre quelques membres de divers continents de les soutenir.»
Pour son premier déplacement officiel comme président du CIO en terre américaine, Rogge ne pouvait esquiver trop délibérément le problème. Pas un média anglo-saxon n'omet de rappeler que les