Edmonton envoyé spécial
Une médaillée d'or a parlé français à Edmonton. La nuit n'était pas encore tout à fait tombée sur l'Ouest canadien et pas encore finie à Dakar, mais pour Amy Mbacke Thiam, 24 ans, ce fut plein jour. Une victoire historique et, pour une fois, l'adjectif n'est pas galvaudé: première Africaine championne du monde sur 400 mètres. Première Africaine de l'Ouest Sénégalaise en l'occurrence à un si haut niveau. Et, enfin, premier grand titre pour le Centre international d'athlétisme de Dakar (Ciad), où la jeune femme est pensionnaire depuis trois ans.
Lundi, elle avait déjà archidominé ses concurrentes en demi-finale, et beaucoup avaient alors découvert son corps longiligne, anguleux. Un visage dur, sans le charme apprêté des Marion Jones et autres Stacy Dragila. Une masse de cheveux noirs et épais. Une allure de guerrière venue pour terrasser la concurrence en l'absence de la favorite, la Britannique Katharine Merry, et de la titulaire du titre et championne olympique à Sydney, Cathy Freeman, présente dans les tribunes comme consultante d'une chaîne de télé australienne. Contrairement à certaines météorites surgies du néant , Thiam pouvait se prévaloir d'une victoire toute récente lors des Jeux de la francophonie à Ottawa, le mois dernier, et de deux demi-finales disputées à Sydney et aux Championnats du monde de Séville en 1999.
Foulées. Des performances intéressantes mais a priori pas suffisantes pour inquiéter l'Allemande Grit Breuer, 29 ans, médaille d'