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Libération
Interview

«Celui qui va le plus vite va le plus loin»

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L'analyse technique de Jean-Hervé Stievenart, responsable national.
publié le 10 août 2001 à 0h22

Chaque jour, une analyse technique sur une discipline des championnats du monde. Aujourd'hui: le triple saut, dont la finale dames se dispute aujourd'hui.

Le triple saut est un ricochet, où il importe de mettre le moins d'angle possible (éviter de «monter» trop haut) pour ne pas s'écraser sur les reprises d'appui après le cloche-pied et la foulée bondissante, et conserver au maximum sa vitesse initiale. Celui qui va le plus vite va le plus loin, que ce soit lors de la course d'élan ou pendant le saut lui-même: moins le temps entre la prise d'appel et le contact avec le sable est élevé, meilleur est le saut. Le Britannique Jonathan Edwards n'a passé que deux secondes en l'air quand il a battu le record du monde de la discipline (18,29 m), devenant du même coup le premier triple sauteur à réaliser un déplacement moyen (distance-temps) supérieur à 9 m/s. Ce ratio est la véritable clef de la discipline.

Entraînement: jamais de vrai saut.

Compte tenu des forces en jeu (la jambe de l'athlète supporte douze fois le poids du corps à chaque réception), le triple sauteur n'effectue jamais de tentative avec élan complet à l'entraînement. Il travaille d'abord ses capacités de vitesse et d'accélération, il faut arriver à trouver sa pleine vitesse sur les dix derniers mètres de la course d'élan. Il faut ensuite se prémunir contre les blessures en améliorant le maintien et la fixation des trois articulations sensibles (cheville, genoux, bassin): ce travail de «gainage» doit impérativement êtr