Menu
Libération

Gebre à 10 000 lieues du marathon

Article réservé aux abonnés
publié le 10 août 2001 à 0h23

Edmonton envoyée spéciale

Il voulait cinq titres mondiaux, comme autant de doigts de la main. Il devra attendre Paris et les Mondiaux de 2003 pour réaliser son rêve. Mercredi soir à Edmonton, Haile Gebreselassie a dû se contenter de la troisième place du 10 000 mètres, remporté par le Kenyan de 23 ans, Charles Kamathi.

Rapidité. La course démentielle, faite de tours très rapides et de ralentissements tout aussi brutaux, s'est finalement jouée dans les 300 derniers mètres. Gebre, avec sa foulée de métronome, a commencé à accélérer en passant devant le virage où s'étaient massés des supporters brandissant des drapeaux éthiopiens. Alors, toute la foule a cru la course pliée. Gebre et son sourire ineffable allaient gagner. La légende était en marche.

Puis, il a suffi qu'un officier de police de 23 ans, connu pour être le coureur du monde le plus rapide en altitude, retrouve de l'énergie pour que Gebre soit battu. «Le Kényan m'a vraiment surpris, a-t-il expliqué. Je ne m'attendais pas à ce qui s'est passé.» Une double surprise pour le champion, qui a vu s'intercaler devant lui Assefa Mezgebu, un Ethiopien de 23 ans, ami et partenaire d'entraînement. Ironie du sort, Mezgebu a servi plusieurs fois de «lièvre» pour son patron Gebreselassie. Grâce à Mezgebu, le maître à pu battre les records du monde du 5 000 et du 10 000 en 1998. Aujourd'hui, les anciens «lièvres» prennent des liber-tés, et osent battre Gebre. Une situation impensable il y a quelques années. Mais voilà, Gebre n'est peu