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Libération

El Guerrouj revient, Maazouzi survient

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publié le 14 août 2001 à 0h24

Il paraît que le Marocain Hicham El Guerrouj était un homme brisé au soir du 1500 m qu'il avait couru et perdu à Sydney. Patiemment, le petit bonhomme s'est reconstruit. Il lui a fallu moins d'un an pour achever son chantier. Le sombre souvenir des Jeux olympiques australiens ne l'avait pourtant pas quitté jusqu'au moment de se pencher sur la ligne de départ du 1500 mètres d'Edmonton.

Animé par cette rage d'effacer cette maudite deuxième place (tout de même) de Sydney, El Guerrouj s'est élancé dans cette course comme pour disputer un sprint. En fait, personne n'a jamais été en mesure de l'inquiéter. Alors le Marocain s'est agenouillé sur la piste rouge, a gribouillé des mots invisibles sur le sol.

«Très facile». Ses adversaires ont respectueusement attendu qu'il ait terminé d'envoyer son message subliminal pour le féliciter. Lui a ensuite pris le temps d'apprécier l'instant et de savourer, enfin, son troisième titre mondial de la spécialité. A 26 ans, le Marocain avait en tout cas le sourire d'un homme neuf. «Ce fut une course très facile. J'étais confiant et je savais que je pouvais gagner en faisant ma propre course. Je mérite mon titre. Je veux remercier tous ceux qui m'ont aidé à surmonter la défaite de Sydney. En passant la ligne, j'ai écrit "merci" de la main pour leur montrer combien j'ai apprécié leur confiance.» Preuve que la blessure de Sydney était encore à vif. El Guerrouj n'a pas dit s'il regrettait l'absence du Kenyan Noah Ngeny, son vainqueur des JO. Cette fois,