Au début des années 80, chaque rentrée estivale de l'équipe de France de foot prenait invariablement des allures de traquenard. Elle déclenchait une série de règlements de compte, de mises hors jeu de joueurs-cadres et de polémiques par presse interposée. Défaite en 1980 contre l'Inter Milan (0-1), humiliation en 1981 face au VFB Stuttgart (1- 3, Platini sort de son propre chef à l'heure de jeu), correction en 1982 contre la Pologne (0-4): les Bleus avaient pris l'habitude de manquer leur début de saison, s'exposant aux critiques acerbes d'un public mal disposé envers une formation absente des grands rendez-vous internationaux.

Deux victoires en championnat d'Europe (1984, 2000) et un succès en Coupe du monde (1998) plus tard, le traditionnel match de rentrée possède une tout autre saveur. Ce soir, à Nantes, l'équipe de France commence une saison qui la conduira à la défense de son titre mondial, en juin. Le groupe semble nager dans le bonheur, la fantaisie est parfois de mise: lundi, sur l'impeccable pelouse du vieux stade Marcel-Saupin, le gardien Fabien Barthez s'amusait à reprendre de volée des centres adressés par le sélectionneur Roger Lemerre. Quand il n'amuse pas la galerie sur un terrain d'entraînement, Lemerre resserre son groupe: parmi les 18 joueurs retenus pour jouer contre les Danois, nulle trace des Coupet, Bréchet, Camara, Née, Dacourt et autre Gilet, tous sélectionnés pour disputer la Coupe des confédérations en juillet à la faveur du désistement de certains