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Libération

La mort de Ken Tyrrell, figure des paddocks

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publié le 27 août 2001 à 0h29

F1. Le Britannique Ken Tyrrell, mort samedi, incarnait une époque bénie de la F1, celle où les artisans de génie et les indépendants avaient encore une chance. Surnommé affectueusement «Oncle Ken», Tyrrell s'est éteint à 77 ans, chez lui dans le Surrey, vaincu par un cancer du pancréas. Il avait décroché définitivement de la F1 en 1997, vendant son écurie à British American Tobacco (BAT), le cigaretier américain, qui allait s'en servir pour créer BAR. A la tête des écuries Matra-Ford puis Tyrell Ford, il côtoie à son arrivée en F1 en 1968 Jack Brabham, Bruce McLaren, Graham Hill, Colin Chapman etc. Ken Tyrrell a pu compter dès le début sur un atout maître: Jackie Stewart, un jeune pilote écossais qu'il avait découvert en 1964, en lui faisant essayer une F3. Bien aidé par le constructeur américain Ford et le pétrolier français Elf, ce tandem allait dominer la F1 jusqu'en 1973: 25 victoires et 3 titres de champion du monde pour Stewart, en 1969 sur Matra-Ford, en 1971 et 1973 sur Tyrrell-Ford. Les voitures bleues étaient quasiment imbattables, et une nouvelle étoile pointait à l'horizon: François Cevert.

La mort tragique du jeune Français aux essais du Grand Prix des Etats-Unis en octobre 1973 allait précipiter la retraite de Stewart, traumatisé. Le règne de Tyrrell était fini, mais l'ancien pilote de la Royal Air Force, qui avait fait fortune comme entrepreneur forestier, avait encore quelques atouts dans sa manche. Il allait continuer à imposer sa présence, pendant près de vi