Les performances tricolores aux championnats du monde d'aviron, qui se sont achevés dimanche à Lucerne (Suisse), ont valu aux Bleus une excellente 6e place au classement général. Un bilan d'autant plus étonnant que l'équipe de France a été renouvelée à 60 % depuis les JO de Sydney, où l'élite de la «poin te» (la discipline la plus puissante, chaque athlète ne tenant qu'une seule rame) tricolore a fait ses adieux: exit le mythique deux sans barreur Rolland-Andrieux, les frères Beghin ou Daniel Fauché. Les rameurs français présents à Lucerne ont su faire oublier ces grands anciens, la densité observée au plus haut niveau mondial (cinq médailles, dont deux d'or) ouvrant de belles perspectives pour les JO d'Athènes 2004.
Maturation tardive. Pourquoi Athènes, alors que deux rendez-vous mondiaux (Séville en 2002, Milan en 2003) sont programmés d'ici là? «Il ne faut pas se mentir, notre sport est confidentiel, confie le directeur technique national (DTN) Yannick Le Saux. Ce manque d'exposition nous oblige à travailler en vue du seul horizon qui vaille, les Jeux.» Une échéance lointaine pour Xavier Dorfman, Yves Hocdé ou Laurent Porchier, tentés de mettre leur carrière entre parenthèses l'année prochaine. L'aviron étant un sport à maturation tardive, où les athlètes doivent faire un long apprentissage de la douleur avant d'accéder aux podiums, la perte de ces gaillards chevronnés serait un coup dur. «Je respecterais leur décision, affirme le DTN. Elle est dans la logique, d'autant qu