Aux Championnats du monde d'Edmonton, l'ex-roi du 200 m et du 400 m, Michael Duane Johnson, tenait le micro pour son sponsor Nike et la plume pour le journal l'Equipe. L'athlète le plus titré de l'histoire avec Carl Lewis s'est acquitté des deux tâches comme il a conduit sa carrière: sans émotion apparente, et avec peu de sourires. Mais très content de lui. Ce soir à Berlin, en clôture du dernier meeting de la Golden League, il effectuera son ultime course en Europe, un relais 4 x 200 m avant une retraite définitive. A presque 35 ans, Michael Johnson se retire sur un constat qui le ravit secrètement: «Le 200 m n'est hélas plus aussi prestigieux qu'avant, quand Carl Lewis, Frankie Fredericks et moi-même apportions un incroyable intérêt à cette discipline.»
Soupçons. Peu de sportifs trouvent grâce à ses yeux et c'est tout juste s'il reconnaît son titre d'homme le plus rapide du monde à Maurice Greene. L'an dernier, lors des sélections américaines, les deux hommes avaient eu des mots. A ce petit jeu, exigeant d'autres qualités que la fermeté des cuisses et des bras, Johnson ne pouvait être battu. Dans l'une de ses chroniques sur Edmonton, il écrit avec un brin de commisération: «Maurice a un peu mûri, à 27 ans il était plus que temps.»
Johnson, lui, n'est pas blet, mais cela fait longtemps que son ego a éclaté comme un fruit resté trop longtemps surexposé. On peut lui trouver quelques excuses: son premier titre de champion du monde, sur 200 m, remonte à 1991 à Tokyo; le dernier d