Berlin envoyé spécial
Affalée sur la piste, à bout de souffle mais visiblement en rage, la Britannique Paula Radcliffe a frappé plusieurs fois le tartan du stade olympique de Berlin, vendredi soir. Sous ses yeux, sur les panneaux lumineux, le chrono de la Russe Olga Yegorova après le dernier 5 000 mètres de la Golden League: 14'29"32. Nouveau record d'Europe et accès au pactole en or (Libération de samedi). Une fois encore, Radcliffe vient d'être archibattue par cette fondeuse outrageusement efficace mais soupçonnée de dopage, contre laquelle elle a engagé un combat physique et moral. Et la colère de la Britannique lui était probablement autant destinée qu'aux dirigeants de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF).
Cafouillage. Ce contrôle positif à l'EPO de Yegorova, le 6 juillet à Paris, lors du deuxième meeting de la Golden League, est sans conteste l'événement le plus marquant de la saison 2001. Avec le cafouillage qui en a résulté dans les instances nationales et internationales. Bien sûr, elle n'est pas la première coureuse convaincue d'irrégularités. Depuis Ben Johnson, les dopés se ramassent comme les feuilles mortes à l'automne et tombent des meilleurs arbres: Merlene Ottey (blanchie depuis), Linford Christie ou Javier Sotomayor. Ils se chargeaient à la nandrolone, à la cocaïne, aux stéroïdes ou avec des substances aujourd'hui dépassées.
Cette année, vingt et un athlètes, dont un Français (Christophe Cheval), ont connu le même sort. Mais Yegorova reste la premi