Dans les années soixante-dix, un dénommé Uri Geller s'était rendu célèbre par sa capacité à tordre, à distance, des petites cuillères. L'Equipe, dans son édition de vendredi, n'est pas loin d'avoir retrouvé son fils spirituel. Il se nommerait Nikolai Durmanov, russe de nationalité, et capable, ou presque, de marabouter un échantillon d'urine soumis à une analyse antidopage. Et pas n'importe lequel, l'échantillon B d'Olga Yegorova, la Russe championne du monde du 5 000 m à Edmonton, préalablement contrôlée positive à l'EPO au meeting de Saint-Denis, le 6 juillet, puis blanchie par la fédération internationale d'athlétisme (IAAF) pour vice de procédure.
Positive. Le 6 juillet, donc, Yegorova, qui connaît une progression fulgurante cette saison, est contrôlée à Saint-Denis. Un simple prélèvement urinaire, analysé par le Laboratoire national de Châtenay-Malabry, révèle la présence d'EPO (1). Problème, la contre-expertise, sur un autre échantillon d'urine (dit échantillon B), s'avère impossible, pour des problèmes techniques, et Yegorova est disculpée. L'Equipe suggère que cet échantillon B aurait pu être volontairement détérioré pour le rendre illisible. Par qui? Nikolai Durmanov, représentant des Russes lors de l'analyse, a-t-il pu rester seul en présence des échantillons au moment de leur préparation, s'interroge le journal, qui avance que «l'homme aurait eu un comportement étrange au laboratoire de Châtenay-Malabry». Et souligne un autre fait troublant: la délégation russe aux