Le chômage s'installe durablement dans le football français. Une semaine après la clôture du marché estival des transferts, ce sont près de 110 joueurs professionnels, sur les 1018 que comptait la saison passée le championnat de France (D1, D2 et National), qui n'ont pas trouvé de club. C'est 30 % de plus que les 80 joueurs qui, en moyenne, chaque année, se trouvent hors jeu et contraints de quitter le circuit pro.
«C'est une période difficile sur le plan sportif», explique René Charrier, vice-président de l'Union nationale des footballeurs professionnels, le syndicat des joueurs pros. «Ils doivent s'entraîner seuls, tous les jours. Mais c'est aussi dur sur le plan psychologique et humain. Un club, c'est une famille, et eux sont complètement désemparés, déracinés.»
Mises à l'écart. L'an passé, à l'intersaison, la Ligue nationale de football libérait le nombre de contrats professionnels imparti à chaque club (1). A priori, la mesure aurait dû permettre de résorber le chômage. Elle a, en réalité, eu l'effet inverse. «Il y a trop de joueurs sur le marché, diagnostique Fabrice Picot, agent de joueurs. En fait, il y a le même nombre de clubs qu'avant, mais plus de joueurs.» Les effectifs des clubs sont devenus pléthoriques, dépassant allégrement la trentaine de joueurs en D1, avoisinant les 25 en D2, contre une quinzaine auparavant.
Une saison plus tard, entre dirigeants soucieux d'alléger les masses salariales et entraîneurs désireux de revenir à des groupes plus faciles à gérer, l