Un seul être s'absente, et le Trophée Lancôme, 32e du nom, est comme orphelin. En manque de la star absolue du golf moderne et du sport-business mondialisé: tragédie américaine oblige, Eldrick Woods, surnommé «Tiger» par son père, ne sera pas sur le parcours de Saint-Nom-la-Bretèche pour le tournoi qui a débuté hier et qui s'achèvera dimanche. Par peur? Surtout par pudeur. Le jeune prodige américain, riche en titres et en millions de dollars, à tout juste 26 ans, était déjà venu à Paris en 1994, où il avait remporté le championnat du monde amateur avec l'équipe US. Mais, depuis qu'il domine le circuit du haut de son mètre quatre-vingt-dix et de son swing de rêve, le Lancôme aurait constitué sa première participation sur un terrain français en tant que professionnel. La France du golf, nation naine comparée aux géantes anglaise, américaine ou japonaise, s'était ruée sur les billets: 65 000 vendus, contre deux fois moins les années précédentes.
Effacement. Ceux-là ne seront pas remboursés, en revanche la plupart des sponsors avaient prévu une clause dans leur contrat garantissant un dédommagement en cas de défection du grand homme. Les organisateurs, l'agence de marketing IMG, risquent le trou comptable et le déficit d'image, d'autant que la maison mère Lancôme leur a interdit de communiquer sur son nom pendant le tournoi, toujours en raison des attentats aux Etats-Unis. Entre deux averses et une chute du baromètre, il faudra donc beaucoup de motivation pour sauver le moral de