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Libération
Portrait

Tabacco culte

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publié le 22 septembre 2001 à 0h53

«La surprise du chef avait pour nom Tabacco, avant aile remplaçant du Stade français devenu numéro 8, la découverte d'une tournée», assure Christian Montaignac dans l'édition 2001 de l'Année du rugby (Calmann-Lévy), lorsqu'il évoque le rocambolesque périple du XV de France dans l'hémisphère Sud en juin dernier. Un XV de France auquel la majorité des observateurs promettait alors une fameuse déculottée. Sentiment d'ailleurs partagé par certains des sélectionnés. «Un départ vers la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud à ce moment précis était un peu synonyme de visa pour le casse-pipe, reconnaît ainsi Patrick Tabacco. En même temps, tout le monde pronostiquant que nous allions prendre 50 points à chaque match, nous n'avions rien à perdre, mais au contraire tout à gagner. C'est la raison pour laquelle nous avons joué si libérés.»

Appelé de dernière minute au centre d'une troisième ligne politiquement incorrecte (complétée par Chabal et Magne), afin de pallier les forfaits successifs de Francis Ntamack et de Thomas Lièvremont, le géant gersois (1,98 m, 98 kg) ne s'est donc pas posé trop de questions au moment d'affronter les brutes en vert: «Je ne savais pas trop où me situer physiquement face aux Springboks. Mais une fois sur le terrain, mon appréhension a vite disparu car, comme mes coéquipiers, j'ai été tout de suite transcendé par l'événement que je vivais.»

Surprise. A tel point que quatre-vingts minutes (et 32 à 23) plus tard, le plus bleu des Bleus est devenu héros de l'Ell