Jean Rhéault est un personnage insolite et fort sympathique. C'est le fils d'un coiffeur de Montréal: «Mes parents sont à la retraite et mon père s'est mis dans la tête de fabriquer du sirop d'érable, alors la voile, vous pensez, c'est vraiment un univers assez lointain pour lui. Quand je lui parle de voile, il me répond que la récolte cette année va être formidable et que je ne me rends pas bien compte de toute ce que je vais rater», explique Jean en souriant.
Bateau rose. A18 ans, Jean découvre la voile. Il hésite parce que le hockey, ça lui plaisait bien. «En fait, la voile c'est vraiment une passion tardive. Je me suis mis à faire du dériveur.» Jean a une bonne situation: «Pourtant, à 25 ans je ne sais pas quoi faire. Et si je faisais ingénieur? Que je me suis dit.» C'est aujourd'hui un spécialiste en informatique. Sa société est enregistrée aux Bahamas. On l'appelle tantôt en Asie, tantôt en Europe et souvent aux Etats-Unis. Comme il n'avait pas le temps de démarcher des sponsors, il a donné le nom de sa société à son bateau: Open Mobile Data. Il ne sait pas exactement combien toute cette histoire va lui coûter. Ça ne le préoccupe pas vraiment. Jean a du bien (deux immeubles au Canada). Le premier bateau de Jean avait une couleur amusante: «Le type me demande: "Ça ne te dérange pas d'acheter un bateau rose?"» Et Jean fait non de la tête. Ensuite, comme Jean avait de quoi voir venir, il s'est offert dans un chantier de l'Etat du Maine un plus gros bateau. Mais, voilà, il