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Libération
Portrait

Une aventure pour soi

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publié le 24 septembre 2001 à 0h53

Yves Le Blévec est un Breton de Paris: «Mes parents sont partis dans les années 50. Y avait pas de boulot au pays.» Curieusement, Yves Le Blévec savait tout des bateaux sans avoir jamais navigué: «Je n'ai aucune expérience de la mer et je n'ai jamais navigué en solitaire.» Très fort à l'écrit, il veut savoir désormais si la somme de ses connaissances va résister au grand oral de l'Atlantique. «C'est la première fois que je me lance dans une navigation hauturière.»

Costume. Yves a vendu des bateaux. Il portait une cravate et faisait l'article pour des fabricants d'accastillage. C'est difficile d'imaginer un homme pareil avec un costume. Lui-même a dû se dire que ca lui faisait tout drôle. Si bien qu'il a préféré le bleu de chauffe. Il a donc prêté main forte a des amis constructeurs. «J'ai passé quinze ans dans les chantiers. Aujourd'hui, j'entreprends la démarche inverse. Alors que les autres s'arrêtent à 35 ans de naviguer et font des enfants, moi je me dis que je suis parti pour des années de navigation.» Son bateau de sept ans, Actual Interim, est bien né: deuxième place dans la Mini 1995 et troisième place dans l'édition 1997. Yves est un homme très calme. Il sait ce qui l'attend: «Je pense qu'il y aura des jours ou personne ne fera le malin.» On peut toutefois penser qu'il s'agit d'une hardiesse terrible de se lancer dans une traversée de l'Atlantique, mais Le Blévec n'est pas le genre à gazouiller ses impressions pour cacher son appréhension. Le Blévec, un personnage à