Lyon de notre correspondant
Le chaudron turc peut bien bouillir, Patrick Müller n'aura pas peur ce soir en entrant sur le terrain. Pour le deuxième match de la Ligue des champions, le jeune défenseur suisse de l'Olympique lyonnais affronte pourtant Fenerbahçe, un club de quartier d'Istanbul, dans un petit stade métallique, l'un des plus chauds de Turquie. «J'ai déjà joué là-bas, en sélection jeune avec la Suisse. Tu sens vraiment l'électricité en entrant sur la pelouse. Mais je trouve ça motivant. Tout le monde est contre toi, tu n'as plus rien à perdre, tu donnes tout...» Avec l'accent genevois et le sourire très doux, la détermination tranche. Müller est un timide, qui n'aime pas qu'on le reconnaisse dans la rue, qui ne se met pas en avant. Mais en quelques mois, il s'est imposé au sein de l'une des meilleures équipes françaises.
Anticipation. Recruté pour sa polyvalence, Müller a fait son trou en défense centrale, après la blessure de Florent Laville. «Je ne suis pas assez méchant pour être un grand défenseur», estime-t-il, mais ses coéquipiers démentent. Il compense par sa rigueur, son placement, ses anticipations. Edmilson, compère brésilien de la défense centrale, dit de lui: «C'est très bon de jouer avec lui. Il comprend le jeu et il sourit toujours. C'est très bon dans le groupe.» Pour Philippe Violeau, capitaine en l'absence de Sonny Anderson, «il est utile à l'équipe. Il se met au service des autres et pense toujours au groupe au lieu de se construire un personnage».