Le laboratoire de Châtenay-Malabry est célèbre dans le monde entier pour avoir, le premier, réussi à détecter dans l'urine l'EPO, cette protéine de toutes les dérives dopantes des sports d'endurance, grosse molécule vedette de la nouvelle gangrène sportive des années 90. Son environnement n'a pourtant rien de futuriste. Il est situé, depuis douze ans, sur le site du Creps (Centre régional d'éducation physique et sportive) de Châtenay, dans la banlieue sud de Paris. Tourner à droite en haut de la butte de gazon et se rendre à la cafet', ouverte sur le parc. Là, le grand écart est de rigueur. Un long couloir à gauche file vers les locaux de l'espace multimédia des étudiants. Une minuscule sonnette marquée LNDD y indique l'intrus, dont la porte est sécurisée par des cartes magnétiques. Les locaux administratifs du Laboratoire nationale de dépistage du dopage y sont abrités à l'étage. Mais les locaux techniques sont situés de l'autre côté de la cafétéria, à 120 mètres, donc, du bureau du président Jacques de Ceaurriz.
Mémoire. C'est là qu'arrivent les prélèvements urinaires des sportifs, stockés en petites fioles numérotées dans d'immenses placards froids. Là où sont conservés aussi dans une salle d'archives les gros dossiers cartonnés des sportifs contrôlés: cinq ans pour les positifs, deux ans pour les négatifs. Le manque de place obligera bientôt le laboratoire à amputer sa mémoire: un an pour les négatifs, trois ans pour positifs.
Les nombreuses salles techniques du labo, fraî