Menu
Libération

Jordan, panier d'abondance

Article réservé aux abonnés
publié le 12 octobre 2001 à 1h14

Cette nuit, Michael Jordan, 38 ans, devait fouler le parquet de l'Auburn Hills de Detroit pour son second come-back. Pour le premier des matchs préparatoires au championnat professionnel nord-américain de la National Basket-ball Association (NBA) auquel il participera cette saison avec l'équipe des Washington Wizards. Il y a dix ans, Michael Jordan remportait, avec les Chicago Bulls, le premier de six titres NBA (là-bas, on dit «six titres de champion du monde»). Avant d'être, jusqu'en 1998, le pivot d'une profonde transformation de la NBA, aimable congrégation à la traîne de ses consoeurs du football (NFL), du base-ball (MBL) et du hockey sur glace (NHL), en superpuissance du sport planétaire. Peut-être Jordan revient-il car il a besoin de la NBA pour vaincre son ennui. Une chose est sûre: la NBA a besoin de Jordan.

L'Américain fut le premier sportif à pouvoir virtuellement vendre n'importe quoi à n'importe qui. Sa seconde retraite, en 1998, fit craindre l'accident industriel à la chaîne CBS, qui a vu le nombre de téléspectateurs par match passer de 6,3 à 4 millions du jour au lendemain. Interviewé le 26 septembre par Sports Business News, Neal Pilson, président exécutif de la chaîne, en frissonne encore: «Ce déclin brutal indique qu'un nombre important de fans ne regardaient les matchs NBA que pour voir Jordan, comme le golf a profité de Tiger Woods pour attirer une audience qui n'avait rien à voir avec le sport.» Cet impact n'avait échappé à personne. Les produits portant