Le cyclisme français va mal. Derrière les déclarations triomphalistes de ses dirigeants, la réalité du terrain est inquiétante. L'intronisation de Richard Virenque comme leader de l'équipe de France lors des championnats du monde à Lisbonne ne devrait réjouir personne. Elle prend place dans la longue série de symptômes qui accompagnent la lente agonie de ce sport, amorcée depuis plusieurs années, bien avant 1998. Le silence et l'inaction des instances dirigeantes du cyclisme hexagonal face à cette détérioration évidente laissent pantois. Pourtant, la matière dont elles sont censées s'occuper est en train de leur filer entre les doigts comme du sable dont chaque grain serait un licencié porteur d'espoir et de l'avenir de la discipline.
Or, dans les régions, chaque année le nombre d'épreuves est en chute libre. Pire, le nombre de licenciés, gonflé artificiellement par l'ajout de sympathisants et de participants occasionnels, se réduit également à grande vitesse. Au départ des courses, les pelotons sont devenus squelettiques, en particulier dans les catégories minimes, cadets et juniors. L'image de la discipline s'est profondément dégradée et ce n'est pas en désignant comme chefs de file les pseudo-repentis des années folles qu'on recréera les conditions d'une reprise de confiance.
Malgré les beaux discours entendus sur le plan national, rien n'est réellement fait pour faire cesser ces pratiques destructrices pour l'avenir du vélo. S'y ajoute l'absence d'une politique de formatio