Lisbonne envoyée spéciale
Jan Ullrich, le champion du monde du contre-la-montre 2001, sait l'art de passer au ralenti cul par-dessus tête dans le ravin sur les routes du Tour 2001 pour mieux en terminer brillant second à Paris. Mais c'est le cyclisme français qui est champion du monde de la pirouette. Trois ans après l'affaire Festina, qui a traumatisé le Tour de France, épreuve reine des courses sur route, en révélant un dopage généralisé dans le peloton, le grand séisme attendu n'a pas eu lieu. Un seul sponsor a tiré sa révérence, à retardement.
L'horloger Festina jette l'éponge à l'issue de ces championnats du monde de Lisbonne. Encore part-il en fanfare, après l'une de ses plus belles saisons: Florent Brard en maillot blanc du meilleur jeune, Christophe Moreau en vainqueur d'étape sur le Tour de France et Casero en leader du Tour d'Espagne. Même les coureurs laissés pour compte ne lui en tiennent pas rigueur. A 35 ans, Pascal Lino, contraint ainsi d'avancer son départ en retraite d'un an ou deux, tresse ses louanges. «Festina a investi pendant onze ans dans le sponsoring, c'est assez rare cette longévité dans le vélo. Après 1998, il n'a eu de cesse de vouloir redorer son image. Festina peut partir tranquillement aujourd'hui», philosophe l'ancien vainqueur d'étape, à Perpignan, du Tour 1993. Chanteur et Prétot abandonnent avec lui. Mais les autres cyclistes du groupe, un peu plus jeunes, se recasent allégrement.
Le gros dos. Les sponsors ont certes un peu toussé après le sca