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Libération

La marche à suivre

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publié le 29 octobre 2001 à 1h24

Nant envoyé spécial

Un homme jeune, solitaire, boitille le long d'un muret en pierre sèche. Le soleil caresse ses jambes nues et douloureuses. C'est un début d'après-midi d'arrière-saison, dans le pays languedocien, au coeur du parc régional des Grandes Causses. Au loin, dans l'air tiède, une voix amplifiée égrène des noms et des classements. Elle le fera pendant des heures. Celui qui boitille grimace, mais il n'attendra pas la fin de sa douleur pour être heureux. Après presque huit heures ­ soit près de deux heures après le premier (1) ­, il en finit avec la course des Templiers, la référence absolue en matière de trail en France.

Comme les autres années, la 7e édition se courait, hier, sur une longue boucle de65 kilomètres autour de Nant, village étape du tourisme vert dans la région. Soixante-cinq kilomètres de sentiers de forêts quelquefois moelleux, tapissés d'herbes grasses, décorés de feuilles de châtaigniers en robes d'automne, ou bien aiguisés, à la rocaille coupante, filant sur les crêtes des contreforts cévenols dominant des villages minuscules et perdus. Un parcours bucolique, une «balade» dans le «Bovéland» que 3 000 mètres de dénivelé, avec des raidillons à près de 20 %, interdisent aux dilettantes sans un minimum d'entraînement.

Zigzag. Etonnamment, le vainqueur 2001, Gilles Bessères, avoue n'avoir pas trop forcé sur la préparation. Mieux: il venait pour la première fois aux Templiers. Course d'essai, course de maître: haut comme trois pommes, ce natif de Haute-L