Interrogé au début de l'année 2001, à la veille des championnats du monde de Sankt Anton où sa cousine, Régine, allait connaître la consécration en super-G, son entraîneur Gaston Cavagnoud se souvient : «Quand elle était gamine, sa qualité première était le ski et... le ski. Si elle n'avait pas été retardée par toutes ses blessures, elle y serait arrivée avant.» Un temps de réflexion. «Mais ça l'a aidée au niveau de la maturité mentale.» La skieuse de 31 ans s'était en effet construite pour une large part au centre de rééducation de Hauteville, dans l'Ain, où elle avait multiplié les séjours pendant ses quinze années de carrière.
Née le 27 juin 1970 à Thônes, près d'Annecy (Haute-Savoie), cette fille de menuisier a 3 ans lorsqu'elle débute sur les skis. Elle intègre rapidement le Club des sports de La Clusaz, avant d'être sélectionnée en équipe de France espoirs pour la saison 1985-1986. Un an plus tard, une rupture des ligaments croisés du genou gauche stoppe net son ascension. 1988 : fracture de l'épaule droite. 1989 : rupture des ligaments croisés du genou droit. La jeune fille admettra par la suite avoir été longtemps bloquée par peur de la chute, une appréhension que doit maîtriser chaque skieur pour pouvoir accéder aux podiums. Régine Cavagnoud dispute ses premiers Jeux olympiques en 1992, à Albertville. Elle y décroche une honorable 10e place en combiné.
Traversée du désert. Deux ans plus tard, ce sont des douleurs dorsales chroniques qui la contraignent parfois à s'en