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Libération

Sephaka, pilier noir d'une mêlée blanche

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publié le 9 novembre 2001 à 1h34

Johannesburg

de notre correspondante

Les parents de Lawrence Sephaka, dernière recrue noire des Springboks, ne vont jamais assister aux matchs de leur fils, également membre des Lions, l'équipe de Johannesburg. Ce n'est pas que les Sephaka préfèrent le foot, comme l'immense majorité des Sud-Africains noirs, ou bien qu'ils trouvent à redire à la carrière de Lawrence... «Je suis le seul de ma famille à avoir réussi, sourit l'intéressé. En fait, mes parents trouvent le rugby trop physique. Ils ont peur de me voir blessé, depuis que mon premier match en tant que Springbok s'est terminé avec des points de suture à la lèvre.»

A Boksburg, localité industrielle largement afrikaner du nord de Johannesburg, où Lawrence Sephaka, 23 ans, a grandi entre une mère employée de boucherie et un père ouvrier, on n'est pas peu fier d'avoir une vedette locale, même noire. Tant pis s'il ne sera même pas remplaçant contre la France, demain soir au Stade de France. Il reste l'un des trois Noirs sur les 28 Springboks actuellement en tournée en Europe (1). Et fut, l'an dernier en Argentine, le premier pilier noir à soutenir la mêlée d'une sélection sud-africaine.

Trop large. Enfant, l'idée de devenir pilier et Springbok ne lui avait jamais effleuré l'esprit. Sa carrière doit un peu au hasard et beaucoup au fait que d'autres ont pris des décisions pour lui. «J'ai un dos trop large pour le football, explique ce beau bébé de 1,78 m pour 108 kg. A l'école, on m'a placé dans l'équipe de rugby, où il y avait d