Bernard Laporte, on le sait, est un passionné. Ce que l'on ignorait, c'est qu'il possède également un don de double vue. Ainsi, mercredi, justifiait-il la sélection du centre néo-zélandais de Montferrand, Tony Marsh, pour pallier le forfait de Xavier Garbajosa, victime d'une élongation à la cuisse gauche, par un vague pressentiment d'ordre sécuritaire. «Nous avions la possibilité de faire glisser Clément Poitrenaud au centre et de rappeler Nicolas Jeanjean à l'arrière, admettait l'entraîneur du XV de France. Seulement, il nous est apparu que ce ne serait pas rendre service à quatre jeunes joueurs de 19 et 20 ans que de les faire débuter ainsi face aux Springboks. Imaginons un instant le scénario catastrophe: Gérald Merceron se reblesse tôt dans le match. François Gelez rentre à sa place, et, là, nous avons affaire à une ligne de trois-quarts très très très jeune. S'appuyer sur la jeunesse, c'est bien, mais ne tombons pas non plus dans l'excès inverse, qui se traduirait sur le terrain par un manque de maîtrise.»
Défection. Une fois n'est pas coutume, l'imagination débordante du coach des Bleus a été prise en partie en défaut par le déroulement des événements. Car, dès les premiers tiraillements ressentis par Gérald Merceron, jeudi soir à sa cuisse droite, de catastrophe le scénario vire au cauchemar. Vendredi matin, le diagnostic de l'IRM tombait: élongation du muscle droit antérieur. Exit l'ouvreur montferrandais, qui avait pourtant endossé avec le sourire le rôle de vétéran