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Libération

Souffle nouveau

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Professeur de lettres modernes, ancien demi de mêlée et ex-entraîneur de Castres, Alain Gaillard, 52 ans, chronique les matchs du XV de France.
publié le 12 novembre 2001 à 1h35

Pari audacieux que celui de Bernard Laporte, pari gagné. Le sélectionneur français a non seulement suivi la voie nouvelle tracée lors de la tournée de juin, celle de la jeunesse insouciante (huit joueurs de moins de 23 ans), mais aussi de s'écarter des sentiers battus en enrôlant sous la bannière tricolore le kiwi nourri à la sauce australo-montferrandaise Tony Marsh. Ce dernier avait pour charge d'encadrer ces joyeux et inexpérimentés coquelets dont la mission n'était autre que de redonner envie, enthousiasme, fraîcheur en un mot, passion à notre sélection. Une ligne d'avants construite plus pour le rythme et le dynamisme que pour la puissance destructrice, une ligne de trois-quarts au physique «sudiste», la volonté, à la fois, de mettre en place un jeu offensif pertinent malgré une préparation des plus réduites dans le temps et de se forger un mental de gagneurs... tels étaient les choix du technicien français pour vaincre l'obstacle sud-africain. Force est de reconnaître que l'assise est solide: conquête rassurante, défense agressive et efficace. Robustesse, application, solidarité, générosité sont au rendez-vous de la première mi-temps. Comme le culot et le talent de la «classe biberon».

Un jeu au pied imprécis, des transformations de jeu trop lentes et trop profondes favorisant la défense adverse, des initiatives trop proches des zones de points d'impacts et beaucoup d'approximations ou de maladresses laissent à penser que cette génération pleine d'appétence et d'assuran