Marseille... Au pays de ce vieil «Ohème» qui gîte dangereusement au plus fort des passions et des crises, le XV de France a chaviré de bonheur le stade Vélodrome. L'an dernier déjà, il avait coulé le XV néo-zélandais par un abordage désespéré auquel son orgueil nous a souvent habitués. Mais de cela, il n'est plus question. Cette victoire confirme la naissance d'une future grande équipe pour peu qu'elle manifeste la constance de ces quinze derniers jours.
Confirmation tout d'abord de la clarté des idées mais aussi de la confiance retrouvée: une entame remarquable faite d'alternance dans les lancements, de libérations rapides, de passes et de prises d'intervalles. Ce que n'ont pas réussi les Anglais, les Français y parviennent à la 27e minute avec l'essai de Marsh flanqué de Rougerie et Magne démarqués, comme symbole de la supériorité française.
Confirmation aussi de la pertinence des choix de l'encadrement: une 3e ligne complémentaire et l'étonnante présence de Michalak à l'ouverture ont permis aux Bleus de créer le danger. Le numéro 10 français fut déterminant avec l'alternance jeu au pied, pénétrations, passes au près, au large et surtout faculté à jouer à hauteur, à gagner l'espace entre attaque et défense donc à mettre sous pression la ligne adverse.
Confirmation ensuite que cette équipe peut dominer en termes de qualités athlétiques, d'organisation défensive et de discipline. En seconde mi-temps, alors que les Australiens se lancent dans leur rugby formaté, les Bleus présen