Bahia envoyé spécial
Les concurrents continuent d'arriver en crottes de biques dans le port de Salvador de Bahia. Hier, c'était au tour du trimaran Fila de Giovanni Soldini et d'Olivier Lozachmeur de couper la ligne en 7e position. Deux jours après le premier. C'est l'heure des bilans et du retour de ce vieux débat sur le routage (1). «Une veille lune», comme dit Loïck Peyron. Sur la Transat Jacques Vabre, il était autorisé. Il est d'ailleurs communément rappelé que c'est un élément déterminant dans la victoire.
Or l'équipage vainqueur Cammas-Ravussin s'en est passé. A mi-course, Groupama a compté sur lui-même. «On va finir par parler de bateaux télécommandés», ironise Franck Cammas. Le navigateur pense d'ailleurs que «c'est comme le dopage, il faut l'interdire». Cela part d'un bon sentiment, mais comment s'assurer que chacun joue le jeu? Alain Gautier (Foncia) est «politiquement contre le routage, mais comme il n'y pas moyen de le contrôler, autorisons-le». Il parle du routeur comme d'un «conseiller qui donne des infos qui datent de six ou sept heures. Or, souvent, les conditions ont changé. Si bien que l'information est décalée». Toujours Gautier: «Sur le Vendée Globe, par exemple, il est interdit. Et les suspicions vont bon train. Même de la part de grands marins, il y a des choses dites sur Ellen (MacArthur, ndlr) indignes d'eux.» En clair, certains marins auraient laissé entendre qu'elle aurait triché. On voit que tout cela ne sent pas très bon.
Suspicions. Il faut imagin