Saint-Etienne envoyé spécial
Dans ses estimations les plus optimistes, la FFR avait, dit-on, tablé sur deux victoires du XV de France à l'occasion de ce novembre sudiste. Soit, une de plus que l'an dernier à la même époque, où la mission, il est vrai (se frotter une fois à l'Australie, deux fois aux All Blacks), n'était pas tout à fait comparable. Ce tableau de marche incluant, cela va sans dire, un succès «indubitable» contre les Iles Fidji, samedi à Saint-Etienne.
Après les deux prestations haut de gamme des Bleus contre les Springboks et les Wallabies, cette ultime confrontation prend soudain une tout autre signification. Perdant son statut originel de session de rattrapage pour se transformer en examen capital.
Car cette fois, nous allons bien voir si cette jeune équipe de France, si enthousiasmante et déterminée dès lors qu'elle affronte un adversaire supposé supérieur, a réellement franchi un palier. A savoir, si à l'image de son homologue anglaise, elle est désormais capable de rester concentrée à chacun de ses matchs, y compris lorsque l'opposition laisse à désirer. Encore que les Fidjiens n'aient pas grand-chose à voir avec les Roumains étrillés la semaine passée à Twickenham. Même si, réduits d'entrée à quatorze, ils ont encaissé soixante points contre les Italiens, les jongleurs insulaires se sont rachetés, dimanche à Toulon, en venant à bout des Barbarians français (17-15). Et surtout, lors de la dernière Coupe du monde, en 1999, on se rappelle qu'après avoir battu