Sandra Laoura n'aurait jamais pensé, il y a quelques années, porter un jour les couleurs de l'équipe de France de ski acrobatique. Encore moins être la première athlète d'origine algérienne à participer aux Jeux olympiques d'hiver, avec une chance de médaille à la clé.
Née à Constantine il y a 21 ans, elle n'a que deux ans lorsque sa mère quitte l'Algérie pour rejoindre son époux en Avignon. Et elle est encore toute jeune lorsque sa famille est obligée de quitter la cité des Papes pour s'installer en Savoie dans les pas de son père, ouvrier en bâtiment. Sandra se retrouve ainsi parachutée dans les montagnes enneigées. «En grimpant cette route à flanc de montagne, je pensais qu'il n'y aurait rien au bout», se rappelle la jeune femme, condamnée dès lors à s'habituer à un milieu plus inamical. Le bout de la route se nomme La Plagne. Dans la station de la Tarentaise, ses yeux noirs s'habituent difficilement à la rudesse du milieu montagnard. Son immersion est brutale. Ses traits se durcissent encore lorsqu'elle évoque cette époque où elle était l'intruse. «Tout était blanc, froid, hostile», se souvient-elle.
Drapeau. Mais finalement, Sandra Laoura se familiarise rapidement avec les éléments. A l'école, en montagne, le ski est le seul langage qui compte vraiment. «Les gamins ne parlaient que de ça, raconte Sandra. Et si tu les battais aux compétitions du week-end, le lundi c'était le respect total.» Après le respect, elle va obtenir la reconnaissance sur les pistes de la station. «