Lens (Pas-de-Calais)
envoyé spécial
Son vaste bureau est encore un peu dégarni, les rayonnages de sa bibliothèque entièrement vides. Mais le propriétaire est déjà à l'aise dans ses meubles flambant neufs. Silencieux, debout devant la large baie vitrée, Gervais Martel, président du Racing-Club de Lens, contemple. La butte sombre d'un terril qui, en arrière-plan, se détache dans la brume. Et, surtout, les pelouses et le complexe rutilant de la Gaillette, le centre de formation et d'entraînement où le club nordiste vient d'emménager. «Il est quand même top, ce terrain», lâche-t-il, comme s'il n'y croyait pas lui-même. Lui qui, dans son ancien bureau du stade Bollaert, exhibait fièrement à ses visiteurs la maquette de cette structure sans équivalent en France, aujourd'hui installée sur une ancienne friche industrielle d'Avion.
«Fondu de sport». Il ne manque pas de revendiquer les «quatorze ans d'efforts» passés à édifier une affaire désormais prospère et respectable. «Quand je suis arrivé, en 1988, il y avait 22 millions de francs de passif. Aujourd'hui, le Racing autofinance, pour moitié, son centre technique (1). Lens est passé d'un club sympa, avec 40 millions de budget, à un club qui existe dans la hiérarchie nationale.» Au point de s'être d'ores et déjà emparé du titre de champion d'automne, avant même de rendre visite à Guingamp, ce samedi soir à l'occasion de la 17e journée de championnat, qui marque le milieu du championnat de D1.
C'est l'histoire, dixit le directeur sportif