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Libération

«Le fric domine tout, je me suis adapté»

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publié le 10 décembre 2001 à 1h54

Ajaccio envoyé spécial

Un soir de décembre, dans le restaurant désert d'un hôtel vieillissant, à la sortie d'Ajaccio, on ne voit que lui. Un corps très empâté mais où on devine les restes solides de l'ancien sportif. Quand il ne dévore pas des cigarettes à la file, il avale un poisson et quand il ne déglutit pas il est accroché à son portable. Le téléphone cellulaire semble avoir été spécialement inventé pour Rolland Courbis. A 48 ans, après une décennie tourbillonnante où il a successivement entraîné les Girondins de Bordeaux, Toulouse, l'OM et le Racing Club de Lens, le coach le plus controversé de France est en exil volontaire dans une île qu'il aime autant que son Marseille natal. Dans un club doté du plus petit budget de la 2e division, mais en bonne position pour la remontée en D1. «On m'a viré de l'OM, mon passage à Lens a été un échec, je voulais prendre une année sabbatique. Et puis Ajaccio n'avait plus d'entraîneur, le président Michel Moretti, un ami, m'a contacté. Si on peut remonter en 1re division à la fin de la saison, c'est un beau challenge sportif. Et en même temps, ici je suis tranquille. On va peut-être me laisser enfin respirer.» Seulement, se faire oublier pour celui qui a voulu imposer sa griffe si particulière sur le foot français, mélange d'hyperaffectivité et d'affairisme parfaitement assumé, relève de la performance contre-nature. Du rôle de composition.

Flambeur. Ainsi, à peine avait-il signé son contrat avec l'ACA Ajaccio l'été dernier, qu'un bruit