Retenu par le CIO lors des Jeux olympiques de Sydney, par l'UCI pendant le Tour de France, le test français de détection de l'EPO dans l'urine est la grande fierté du laboratoire national de lutte antidopage de Châtenay-Malabry, dirigé par le professeur Jacques de Ceaurriz. Mais voilà, la propriété intellectuelle de ce test fait l'objet depuis deux ans d'une véritable guerre feutrée entre deux institutions publiques françaises. Pour être discrète, elle ne fait pas moins mauvais genre. Imbroglio de l'urine congelée pendant le Tour de France 2000, affaire Yegorova pendant les championnats du monde d'athlétisme d'Edmonton en 2001, concurrence de la méthode australienne de détection sanguine, le test français n'avait vraiment pas besoin d'un pataquès juridique supplémentaire. «Jacques de Ceaurriz s'est approprié médiatiquement la propriété intellectuelle du test de dépistage de l'EPO urinaire qui a été mis au point sur mes conseils au sein de mon service. Un brevet a d'ailleurs été pris par les Hôpitaux de Lyon le 20 novembre 1998,» nous écrit le 4 décembre dernier le professeur Christian Collombel, patron du laboratoire de biochimie des hospices civils de Lyon.
Transfuge. En fait, la docteure Françoise Lasne, inventeur du brevet déposé à l'Inpi (Institut national de la propriété intellectuelle) en 1998, qui a travaillé sur ces recherches pendant trois ans dans le laboratoire lyonnais, est, pour des raisons personnelles, venue travailler depuis lors à Châtenay-Malabry. Elle a con