Le grand barnum de la boxe professionnelle installe son estrade samedi soir au Zénith d'Orléans et, au-delà des propos des bonimenteurs en tous genres chargés d'attirer le chaland, la curiosité l'emporte encore sur la crédibilité sportive. Avec une obstination rarement démentie ces dernières années, en France à tout le moins, la boxe pro se roule avec délectation dans les imbroglios divers et variés. Avec le même plaisir affiché qu'un chien de meute part en chasse. Mais, pour cette boxe-là, devenue soeur de lait du catch fleuron du «divertissement sportif», la chasse à la crédibilité semble perdue.
Nouvelle démonstration est faite ce samedi avec le championnat (dit du monde) WBA (World Boxing Association) des mi-lourds (titre vacant) entre Bruno Girard et l'Américain Robert Koon. Initialement, Girard devait affronter un autre Américain, Lou Del Valle, avec qui il avait fait match nul le 4 août à Marseille. Lundi midi, lors de la présentation de la réunion, le promoteur Michel Acariès annonce que Del Valle, qui souffrirait d'une main, n'est pas sûr d'honorer Orléans de sa présence, précisant: «Je n'en crois pas un traître mot, mais Del Valle est un personnage fantasque et il peut très bien être présent à la pesée vendredi. Mais de toute façon, il y aura un championnat du monde à Orléans.» Et d'avancer le nom de Robert Koon, classé 6e de sa catégorie par la WBA.
Rire ou pleurer? Lundi donc, le Solognot Bruno Girard, qui disputera samedi son cinquième combat pour un titre mondial