Menu
Libération

Le «Grand Bleu», un film phénomène

Article réservé aux abonnés
Besson a fait du plongeur le héros de toute une génération.
publié le 24 décembre 2001 à 2h03

«Le jour où Mayol mourra, le plus tard possible, je suis sûr qu'il voudra reposer au fond du Grand Bleu, au milieu de ses compagnons les dauphins», expliquait Luc Besson, le 12 mai 1988, lors de la conférence de presse du Festival de Cannes suivant la projection de son troisième film, le Grand Bleu, très fraîchement accueilli par la critique et en partie hué par les festivaliers. Le film se rattrapa en salles, véritable phénomène de société, attirant plus de neuf millions de spectateurs en France. Au point qu'on a pu évoquer une «génération Grand Bleu», public adolescent ayant vu le film cinq ou dix fois, fasciné par une «philosophie des profondeurs» mêlant belles images liquides, désir de «vivre en dauphin» et accès à une forme d'extase mystique sous-marine, le tout sur fond de musique planante (Eric Serra vendra près d'un million d'exemplaires de la bande originale).

Ce «phénomène Grand Bleu», Luc Besson l'attribuait donc lui-même à l'influence de Jacques Mayol. Ce que les fans ont vu dans le film, ce fut cette authenticité. L'histoire vraie d'une vie en accord avec les profondeurs, le destin d'un homme-dauphin qui savait sourire, en apnée, à cent mètres au-dessous du niveau de la plage des touristes. Car la première vertu du film est sa sincérité : la rencontre de Jacques Mayol est une date dans la vie de Luc Besson. Fils de parents moniteurs de plongée et GO au Club Med, ce gamin fou de plongée passe son enfance sur les rives de la «Grande Bleue». Alors que le jeune homme