Arras envoyé spécial
«Votre attention s'il vous plaît. Vous êtes prié, pour des raisons de sécurité, d'évacuer rapidement, mais sans précipitation, le bâtiment par les sorties les plus proches. Your attention please...» Mercredi matin, le Parc des expositions d'Arras (Pas-de-Calais) a eu droit à son alerte à la bombe. Ce qui n'a pas troublé Cindy, 14 ans, scotchée au podium, des rêves plein les mirettes: «J'ai déjà passé les sélections de Star Academy et Terres en fête. Si je peux chanter ici... Ils font un casting vendredi. On passe dix par dix, j'ai ma chance: mon père s'occupe du soundcheck.» Le timing est serré. Ce soir (à partir de 20 heures), le départ du 24e Dakar sera donné dans le centre-ville. Demain matin, la course aura plié bagage vers Châteauroux, direction le Sénégal. Les télévisions aussi. Les jeunes apprentis du centre de formation local (carrossiers, électroniciens, réparateurs auto), qui tiennent un stand, auront rendu leurs uniformes, créés pour l'occasion. «Il vaut mieux ça que rien», martèle Evelyne Baumont, adjointe au maire, chargée de la promotion de la ville, élue RPR et grande architecte de l'événement. Cette opinion est très largement partagée par les Arrageois, qui semblent avoir renoncé à spéculer sur les retombées économiques de la présence du plus grand rallye-raid du monde.
Exception rugbystique. Ce «rien», c'est le trou noir sportif dans lequel est plongée la préfecture du Pas-de-Calais depuis la nuit des temps, à une superbe incongruité près: